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dioscures[1], et les priai de toute la force de ma voix de venir à notre secours, de dissiper cette tempête, de prendre enfin la chose au sérieux, et de nous enseigner sérieusement cette science dont nous avons besoin pour passer heureusement le reste de notre vie.

CRITON.

Eh bien, Euthydème daigna-t-il vous montrer quelque chose ?

SOCRATE.

Comment, s'il nous l'a montré ! vraiment oui, et-il commença son discours d'un ton superbe : [293b] Veux-tu, Socrate, me dit-il, que je t'enseigne cette science dont la recherche vous donne tant d'embarras, ou que je te montre que tu la possèdes déjà ? — O bienheureux Euthydème ! lui dis-je, cela dépend-il de toi ? — Absolument, répondit-il. — Par Jupiter ! fais-moi donc voir que je la possède ; car cela me sera bien plus commode que de l'apprendre à l'âge où je suis. — Réponds-moi donc, me dit-il : Y a-t-il quelque chose que tu saches ? — Oui, et beaucoup de choses, mais de peu de conséquence. — Cela suffit. Crois-tu qu'entre les choses qui sont, il y en ait quelqu'une [293c] qui ne soit pas ce qu'elle est ? —

  1. Castor et Pollux, lils de Jupiter, dieux des navigateurs.