Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/857

Cette page n’a pas encore été corrigée

pourrais-tu n’être pas d’avis qu’il faut la chercher ? et toi-même n’as-tu pas dessein de le faire ? — Sans doute, Socrate, me répondit-il, je le ferai autant que je pourrai.

A ces mots, tout satisfait : Voilà, dis-je, Euthydème et Dionysodore, un modèle d’exhortation à la vertu, tel que je le désire à-peu-près, mais grossier peut-être, pénible et diffus. Que l’un de vous deux nous le reproduise avec art ; et si vous n’en [282e] voulez pas prendre la peine, au moins suppléez à ce qui manque à mon discours en faveur de ce jeune garçon, et dites-lui s’il faut qu’il apprenne toutes les sciences, ou si une seule peut le rendre homme de bien et heureux, et quelle est cette science. Car, comme je vous l’ai déjà dit, nous souhaitons tous ardemment que ce jeune homme devienne un jour bon et sage.

[283a] Après avoir parlé de la sorte, Criton, j’écoutais avec recueillement pour entendre de quelle manière ils entameraient la conversation, et comment ils s’y prendraient pour exciter Clinias à l’étude de la vertu et de la sagesse. Dionysodore, le plus âgé des deux, prit le premier la parole ; nous jetâmes tous les yeux sur lui comme pour entendre à l’instant un discours merveilleux. En quoi [283b] nous ne fumes pas trom-