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au lieu de se nuire, développent harmonieusement le fil du dialogue total, et concourent tous par leur variété même à l’effet unique de l’ensemble. Le Protagoras aussi est une excellente comédie sur les sophistes, mais une comédie où il y a moins d’ordre que de mouvement, et des parties brillantes plutôt qu’un ensemble régulier et lumineux. Enfin, et c’est là la différence essentielle, le Protagoras est une pure comédie, où le sujet mis en avant n’est qu’un prétexte et se résout bientôt en plaisanteries, tandis qu’ici le sujet est traité et traité à fond. L’auteur du Protagoras se moque des sophistes plus qu’il ne les réfute ; il s’attaque aux personnages les plus illustres en ce genre, et les met tous en scène, Protagoras, Hippias, Prodicus ; mais pour la sophistique, il l’effleure et la fait à peine connaître : à ce trait reconnaissez le jeune homme. L’auteur de l’Euthydème, au con-