Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/807

Cette page n’a pas encore été corrigée

sera-t-elle pas la plus juste ; et la plus ignorante, la plus injuste ? Et si c’est l’une et l’autre, n’est-il pas clair que l’âme qui aura en partage la science et la force sera la plus juste, et que la plus ignorante et la moins forte sera la plus injuste ? N’est-ce pas une nécessité que cela soit ainsi ?

Hippias.

Suivant toute apparence.

Socrate.

N’avons-nous pas vu que l’âme la plus forte et la plus instruite est aussi la meilleure, la plus en état de faire l’un et l’autre, [376a] tant le bien que le mal, en tout genre d’action ?

Hippias.

Oui.

Socrate.

Lors donc qu’elle fait des actions honteuses, elle les fait volontairement, à cause de sa force et de sa science, qui, prises toutes deux ensemble ou séparément, sont la justice.

Hippias.

Probablement.

Socrate.

Commettre une injustice, n’est-ce pas faire mal ? n’en pas commettre, n’est-ce pas faire bien ?

Hippias.

Oui.