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sur le même objet, s’il te plaisait de mentir ?

Hippias.

Oui : la chose est comme tu dis.

Socrate.

Le menteur est-il menteur en d’autres choses, et nullement dans les nombres ? et ne saurait-il mentir en comptant ?

Hippias.

Assurément il peut mentir aussi dans les nombres.

Socrate.

Ainsi posons pour certain, Hippias, qu’il y a [367b] des menteurs en fait de nombre et de calcul.

Hippias.

Oui.

Socrate.

Mais quel sera le menteur de cette espèce ? Afin qu’il soit tel, ne faut-il pas, comme tu l’avouais tout à l’heure, qu’il ait la capacité de mentir ? car tu disais, s’il t’en souvient, que quiconque est dans l’incapacité de mentir ne sera jamais menteur.

Hippias.

Je m’en souviens, et je l’ai dit en effet.

Socrate.

Or ne venons-nous pas de voir que tu es très capable de mentir en fait de calcul ?