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aux détails, ils ne nous semblent pas plus dignes de Platon. Déjà on avait trouvé que l’Hippias du premier dialogue de ce nom a moins bonne figure que celui du Protagoras ; mais ici le pauvre Hippias est entièrement sacrifié. Tout-à-l’heure il n’était pas fort spirituel, maintenant c’est vraiment un niais que Socrate promène à son gré à travers tous les sophismes et fait tomber dans tous les pièges. On se demande ce qu’a fait le fameux Hippias de son métier de sophiste, pour ne pas voir les vices grossiers des raisonnemens de Socrate. Les rôles sont totalement changés. Hippias est un bon homme qui ne commence par dire non que pour dire oui un moment après, et finir par avouer qu’il perd la tête et par se mettre à genoux devant le génie de Socrate. Celui-ci est le vrai sophiste, tranchant et superficiel, s’appuyant effrontément des plus pitoyables analogies pour