[534c] belles choses, telles que tu en dis toi-même sur Homère, chacun d’eux ne peut réussir que dans le genre vers lequel la muse le pousse. L’un excelle dans le dithyrambe, l’autre dans l’éloge ; celui-ci dans les chansons à danser, celui-là dans le vers épique ; un autre dans l’ïambe ; tandis qu’ils sont médiocres dans tout autre genre, car ils doivent tout à l’inspiration, et rien à l’art ; autrement, ce qu’ils pourraient dans un genre, ils le pourraient également dans tous les autres. En leur étant la raison, en les prenant pour ministres, [534d] ainsi que les prophètes et les devins inspirés, le dieu veut par là nous apprendre que ce n’est pas d’eux-mêmes qu’ils disent des choses si merveilleuses, puisqu’ils sont hors de leur bon sens, mais qu’ils sont les organes du dieu qui nous parle par leur bouche. En veux-tu une preuve frappante ? Tynnichus de Chalcide[1] n’a fait aucune pièce de vers que l’on retienne, excepté son Péan[2], que tout le monde chante, la plus belle ode peut-être qu’on ait jamais faite, et qui, comme il le dit lui-même, est réellement [534e] une produc-
Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/725
Cette page n’a pas encore été corrigée
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/cf/Platon_-_%C5%92uvres%2C_trad._Cousin%2C_III_et_IV.djvu/page725-1024px-Platon_-_%C5%92uvres%2C_trad._Cousin%2C_III_et_IV.djvu.jpg)