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de Théodore de Samos[1], ou de tel autre statuaire, et qui, sur les ouvrages des autres sculpteurs, soit embarrassé, endormi, et ne sache que dire ?

Ion.

Non, par Jupiter, je n’ai vu personne dans ce cas.

Socrate.

Tu n’as vu non plus, je pense, personne qui, par rapport à l’art de jouer de la flûte ou du luth, ou d’accompagner le luth en chantant, ou par rapport à la profession de rapsode, fût en état de prononcer sur le mérite d’Olympus[2], de Thamyras[3], [533c] d’Orphée, ou de Phémius[4], le rapsode d’Ithaque ; et qui au sujet d’Ion d’Éphèse fût dans l’embarras, et incapable de décider en quoi il est bon ou mauvais rapsode ?

Ion.

Je n’ai rien à opposer à ce que tu dis, Socrate. Néanmoins je puis me rendre témoignage que je suis celui de tous les hommes qui parle le mieux

  1. Hérodote, I, 51. Pausanias, Laconia. Pline, Hist. natur., XXXIV, p. 8.
  2. Habile joueur de flûte. Voyez le Minos.
  3. Jouait du luth sans s’accompagner de la voix. Pline, Hist. nat., VII, 36.
  4. Homère, Odyssée, liv. I, 325, 342. — XXII, 330.