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prend la place d'héritier et de fils pour les pères qui ont perdu leurs enfans, [249c] de père pour les orphelins, de tuteur pour les parens ou les proches. La pensée que vous êtes assurés de tant de soins doit vous faire supporter plus patiemment le malheur : c'est par là que vous serez agréables aux morts et aux vivans et rendrez faciles vos devoirs et ceux des autres.

Maintenant que vous avez rendu aux morts l'hommage du deuil. public, prescrit par la loi, allez, vous et tous ceux qui sont ici présens ; il est temps de vous retirer.

[249d] Voilà, Ménexène, l'oraison funèbre d'Aspasie de Milet.

MÉNEXÈNE.

Par Jupiter ! Socrate ; Aspasie est bien heureuse de pouvoir, étant femme, composer de pareils discours.

SOCRATE.

Si tu ne me crois pas, suis-moi et tu l'entendras elle-même.

MÉNEXÈNE.

Plus d'une fois, Socrate, j'ai rencontré Aspasie, et je connais ses talens.

SOCRATE.

Comment ? Ne l'admires-tu pas ? Et ne lui sais-tu pas gré de ce discours ?