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funèbre sur ces mêmes guerriers. Elle avait appris, comme toi, que les Athéniens devaient choisir l'orateur, et nous exposa ce qu'il conviendrait de dire ; tantôt elle improvisait, tantôt elle reprenait de mémoire et cousait ensemble quelques morceaux du discours funèbre que prononça autrefois Périclès, et dont je la crois l'auteur.

MÉNEXÈNE.

Te rappellerais-tu le discours d'Aspasie ?

SOCRATE.

J'aurais bien tort de ne pas le faire ; je l'ai appris d'elle-même, et [236c] peu s'en est fallu que je n'aie été battu pour n'avoir pas eu toujours la mémoire bien fidèle.

MÉNEXÈNE.

Que ne me le récites-tu donc ?

SOCRATE.

Je crains que la maîtresse ne se fâche, si je publie son discours.

MÉNEXÈNE.

Nullement, Socrate ; mais parle toujours, et ce sera pour moi un grand plaisir de t'entendre répéter le discours d'Aspasie ou de tout autre, pourvu seulement que tu parles.

SOCRATE.

Mais peut-être te moqueras-tu de moi si tu me