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mais et poursuit toujours, l’élévation morale de ceux qui l’écoutent. C’est là le caractère qui sépare le discours de Platon de tous les autres discours funèbres. C’est par là qu’il est encore en quelque sorte une composition philosophique, qu’il se rattache aux autres ouvrages de Platon, et prend sa place entre le Phèdre et le Gorgias. L’accusation qu’on a faite à Platon de tomber ici dans le défaut même qu’il reproche aux orateurs populaires, vient de ce qu’on n’a pas vu que tout en donnant à cette oraison funèbre un haut caractère moral, il veut qu’elle reste toujours une oraison funèbre, et par conséquent qu’elle en reproduise les formes et en garde les habitudes ; savoir, le ton général du panégyrique, et un peu d’appareil et d’éclat dans la diction. Mais cette diction même, où la rhétorique se sent, il est vrai, et devait se sentir, n’en est pas moins généralement