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athéniens devant le peuple athénien, avec un certain nombre de conditions données, par exemple, l’apologie de la guerre où les guerriers ont succombé, celle de la république et de ses institutions, et un retour flatteur sur l’histoire entière de la nation, Platon devait se soumettre à ces conditions, ou il eût manqué à l’hypothèse même qu’il avait choisie, au problème qu’il s’était chargé de résoudre : celui d’une oraison funèbre raisonnable ; c’eût été même un contre-sens ridicule. Mais en même temps qu’il se conforme à l’usage et fait l’éloge et de la guerre présente et des institutions et de l’histoire d’Athènes, il donne à ces éloges obligés un caractère moral, et les dirige vers un but supérieur. Il n’attaque point les défauts des Athéniens, mais il ne loue que ce qu’il y a de bon en eux ; il ne censure aucune partie des institutions démocratiques d’Athènes, mais il prend ces institutions sous leur côté