Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/600

Cette page n’a pas encore été corrigée
HIPPIAS.

Par Hercule ! quelle espèce d’homme est-ce donc là, Socrate ? Ne [290e] veux-tu pas me dire qui c’est ?

SOCRATE.

Quand je te dirais son nom, tu ne le connaîtrais pas.

HIPPIAS.

Je connais du moins dès à présent que c’est un ignorant.

SOCRATE.

C’est un questionneur insupportable, Hippias. Que lui répondrons-nous, cependant, et laquelle de ces deux cuillères dirons-nous qui convient mieux à la purée et à la marmite ? N’est-il pas évident que c’est celle de figuier ? Car elle donne une meilleure odeur à la purée ; d’ailleurs, mon cher, il n’est point à craindre qu’elle casse la marmite, que la purée se répande, que le feu s’éteigne, et que les convives soient privés d’un excellent mets ; accidens auxquels la cuillère d’or exposerait : en sorte que nous devons dire, selon moi, [291a] que la cuillère de figuier convient mieux que celle d’or, à moins que tu ne sois d’un autre avis.

HIPPIAS.

Elle convient mieux en effet, Socrate. Je t’a-