Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/526

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’heure de retourner à la maison. — Je le veux bien, mon enfant, puisque tu me le demandes ; mais songe à venir à mon secours, si Ménexène se met à me réfuter : ne sais-tu pas que c’est un disputeur ? — Oh ! oui, très disputeur, et c’est pour cela que je désire [211c] que tu raisonnes avec lui. — Et pourquoi ? repris-je, pour que j’apprête à rire à mes dépens ? — À Dieu ne plaise, Socrate ; mais pour que tu le châties un peu. — Comment m’y prendre ? cela n’est pas aisé ; car c’est un homme redoutable, un élève de Ctésippe. Bien mieux, Ctésippe lui-même est ici qui nous écoute ; ne le vois-tu pas ? — Allons, Socrate, ne t’inquiète de personne, et mets-toi à raisonner avec Ménexène. — Eh bien, j’y consens, lui dis-je. Ce petit dialogue entre Lysis et moi finissait à peine que Ctésippe s’écria : Mais que chuchotez-vous-là de bon entre vous deux ? [211d] ne sauriez-vous nous en faire part ? — Au contraire, lui dis-je, je ne demande pas mieux. Nous en étions sur quelque chose que Lysis ne comprend pas et qu’il pense que Ménexène comprendra ; c’est pourquoi il m’engage à m’adresser à lui. — Et pourquoi ne pas le faire ? — Aussi ferai-je, repris-je.

Réponds-moi donc, Ménexène, sur ce que je vais te demander. Il y a une chose que je désire depuis mon enfance ; et chacun a ainsi son