Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/462

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

inutile, et Dieu et la nature ne font rien en vain. Qu’entend donc Platon par toujours, ἀεἰ ? Il y a sept sphères : celles de la lune, celle du soleil, etc. Il y a de plus celle du ciel fixe. Celle de la lune se retrouve à son état primitif plus promptement que les autres; la révolution de cette planète s’opère en trente jours. La révolution du soleil est plus lente ; elle dure une année ; celle de Jupiter l’est encore plus, elle s’achève en douze ans; celle de Saturne ne s’accomplit qu’en trente ans. Ainsi les astres ne se retrouvent simultanément à leur point de départ que rarement. Par exemple, Jupiter et Saturne ne se retrouvent simultanément au même point que tous les soixante ans. En effet, Jupiter revenant au même point en douze ans, et Saturne en trente ans, il est évident que pendant que Jupiter accomplit cinq fois sa révolution, Saturne achève deux fois la sienne. Or, trente multiplié par deux égale douze multiplié par cinq, égale soixante. C’est pendant de semblables périodes que les âmes subissent le châtiment. Les sept sphères finissent aussi par se retrouver dans la même situation par rapport au ciel fixe, mais seulement après plusieurs myriades d’années. Par le mot toujours, Platon entend la période de temps qu’elles emploient à cette grande révolution. Les âmes des parricides et celles des autres grands criminels sont punies à toujours, c’est-à-dire pendant toute la durée