conscience, il ajoute que les rois sont juges plus sévèrement. Il cite Tantale, Sisyphe et Titye. Ce dernier est étendu sur la terre et un vautour lui ronge le foie. Le foie signifie qu’il a vécu selon la concupiscence ; la terre exprime ses sentiments terrestres. Sisyphe, qui a vécu selon la faculté irascible et ambitieuse, roule une pierre, et ensuite la laisse retomber ; car l’âme mat réglée tourne toujours autour des mêmes objets ; il roule une pierre, corps dur, image de la vie. Tantale est au milieu des eaux ; des fruits sont suspendus au-dessus de sa tête ; il veut les cueillir, ils disparaissent : emblème de la vie dominée par l’imagination ; c’est ce qu’exprime le fruit qui s’enfuit sans cesse.
Les âmes qui n’ont commis que des fautes légères, ne sont condamnées que pour peu de temps, et une fois purifiées, elles s’élèvent, non relativement au lieu, mais par rapport à leur manière d’être. Platon dit ailleurs : ἀνάγεται ἡ ψυχὴ, οὐ ποδὶ, ἀλλὰ ζωῇ. Mais les âmes coupables de grands crimes sont condamnées à toujours, n’étant jamais purifiées. Quoi donc ? le châtiment ne cesse-t-il jamais ? Il faut sans doute que la douleur passe sur les souillures contractées par le plaisir ; mais le châtiment n’est pas éternel : mieux vaudrait dire que l’âme est périssable. Un châtiment éternel suppose une éternelle méchanceté. Alors quel est son but ? il n’en a point ; il est