nages, Socrate représente la science ; Chéréphon, l’opinion et la vraisemblance ; Gorgias, la faiblesse et la demi-corruption ; Polus, l’iniquité consommée et l’orgueil ; Calliclès, la volupté. Il paraît que dans l’oisiveté et la subtilité de l’école, et selon l’esprit de ce temps, on était tombé dans des questions d’une minutie extravagante sur le nombre des personnages du Gorgias, et qu’on avait institué la question de savoir pourquoi, sur cinq personnages, il y avait trois rhéteurs et deux philosophes ; question à laquelle on avait répondu que le nombre des rhéteurs devait être impair, ἀδιαίρετος, et celui des philosophes, pair, διαίρετος, le nombre pair étant probablement plus accommodé à la dignité philosophique. Olympiodore réfute cette réponse assez gravement.
5o Quant à l’objection sur la différence d’âge de Gorgias et de Platon, Olympiodore répond que d’abord il n’y a rien en soi d’absurde à introduire des personnages que l’on n’a pas connus, et de les faire converser ensemble ; ensuite que Gorgias et Platon étaient réellement contemporains : car Socrate est de la 77e olympiade, 3e année ; Empédocle le pythagoricien, le maître de Gorgias, est élève de Parménide, et Gorgias a écrit son livre savant sur la nature, dans la 85e olympiade ; de sorte que, d’après ce calcul, Socrate serait né vingt-huit ans, ou un peu plus, avant la publication