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du Gorgias est de traiter des principes qui conduisent les états à la félicité, φαμὲν τοίνυν ὅτι σκοπὸς αὔτῶ περὶ τῶν ἀρχῶν διαλεχθῆναι τῶν φερουσῶν ἡμᾶς ἐπὶ τὴν πολιτικήν εὐδαιμονίαν. Il est fâcheux qu’Olympiodore, au lieu de développer cette proposition, se perde dans des subtilités scolastiques sur les principes en général ; qu’il y a six principes, savoir : la matière, ὕλη ; la forme, εἶδος ; l’agent, ποιητικὸν ; le modèle, παράδειγμα ; l’instrument, ὄργανον ; la fin, τέλος ; à l’occasion desquels arrivent des subtilités insignifiantes.

3° Le dialogue se divise en trois parties, l’une relative à Gorgias, l’autre à Polus, l’autre à Calliclès. Ici sont quelques mots intéressants sur l’ordre des dialogues de Platon. Dans l’Alclbiade, dit Olympiodore, nous apprenons que l’homme c’est l’âme, et l’âme raisonnable. Reste à régler ses vertus politiques et morales, πολιτικὰς αὐτῆς ἀρετὰς καὶ καθαρτικάς. Or, comme les vertus politiques sont d’un ordre inférieur aux autres, et doivent les précéder dans l’enseignement, il s’ensuit qu’après l’Alcibiade, le Gorgias doit venir immédiatement, puisque le Gorgias traite des vertus politiques, et après le Gorgias le Phédon, qui traite des vertus καθαρτικάς. Par καθαρτικάς, il faut entendre purifiantes, qui élèvent l’âme de la sphère de ce monde à la sphère supérieure, les vertus religieuses.

4° Quant aux idées que représentent les person-