Cette page a été validée par deux contributeurs.
CALLICLÈS.
Comment n’en serait-il pas ?
SOCRATE.
N’est-ce point des hommes que Périclès avait à conduire ?
CALLICLÈS.
Assurément.
SOCRATE.
Quoi, ne fallait-il pas, comme nous en sommes convenus, que d’injustes qu’ils étaient, ils devinssent plus justes sous sa conduite, puisqu’il en prenait soin, s’il eût été réellement bon politique ?
CALLICLÈS.
À la bonne heure.
SOCRATE.
Mais les justes sont doux, comme dit Homère[1], et toi, qu’en dis-tu ? ne penses-tu pas de même ?
CALLICLÈS.
Oui.
SOCRATE.
Or, Périclès les a rendus plus féroces qu’ils n’étaient quand il s’en est chargé, et cela contre lui-même, la chose du monde la plus contraire à ses intentions.
- ↑ C’est le sens plutôt que les expressions de quelques passages d’Homère, tels que l’Odyssée, liv. VI, v. 120.