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second rang l’impuissance d’éviter le second mal ; au troisième, l’impuissance d’éviter le troisième, et ainsi de suite, à proportion de la grandeur du mal. Ainsi, autant il est beau de pouvoir se garantir de chacun de ces maux, autant il est contraire au beau de ne pouvoir le faire. Cela est-il comme je le dis, Calliclès, ou autrement.

CALLICLÈS.

Cela est comme tu le dis.

SOCRATE.

De ces deux choses, commettre l’injustice et la recevoir, la première étant, selon nous, un plus grand mal, et la seconde un moindre, que faut-il donc que l’homme se procure pour être à portée de se secourir, et pour jouir du double avantage de ne commettre et de ne recevoir aucune injustice ? Est-ce la puissance, ou la volonté ? Voici ce que je veux dire. Je demande si pour ne recevoir aucune injustice, il suffit qu’on ne veuille pas en recevoir, ou s’il faut se rendre assez puissant pour se mettre à l’abri de toute injustice.

CALLICLÈS.

Il est clair qu’on n’y parviendra qu’en se rendant puissant.