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eux qu’appartient le gouvernement des états, et il est juste qu’ils aient plus que les autres, ceux qui commandent plus que ceux qui obéissent.

SOCRATE.

Et relativement à quoi ? est-ce relativement à eux-mêmes, mon cher ami ? ou relativement à quoi est-ce qu’ils commandent ou obéissent ?

CALLICLÈS.

Que veux-tu dire ?

SOCRATE.

Je dis que chaque individu commande à soi-même. Est-ce qu’il ne faut pas qu’on commande à soi-même, mais seulement aux autres ?

CALLICLÈS.

Qu’entends-tu par commander à soi-même ?

SOCRATE.

Rien d’extraordinaire, mais ce que tout le monde entend ; savoir, être tempérant, maître de soi-même, et commander aux passions et désirs qui sont en nous.

CALLICLÈS.

Que tu es charmant ! tu nous parles d’imbécilles sous le nom de tempérans. Qui ne le sent ?

SOCRATE.

Il n’est personne, au contraire, qui ne comprenne que ce n’est pas là ce que je veux dire.