Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rien ? Tous les autres t’accordent ce que tu avances, excepté moi. Pour moi, il me suffit de ton seul aveu, de ton seul témoignage ; je ne recueille point d’autre suffrage que le tien, et je me mets peu en peine de ce que les autres pensent. — Que ce point demeure donc arrêté entre nous. Passons à l’examen de l’autre, sur lequel nous n’étions pas d’accord, savoir, si être puni pour les injustices qu’on a commises est le plus grand des maux, comme tu le pensais, ou si c’est un plus grand mal de n’être pas puni, comme je le croyais. Procédons de cette manière. Porter la peine de son injustice, et être châtié à juste titre, n’est-ce pas la même chose, selon toi ?

POLUS.

Oui.

SOCRATE.

Pourrais-tu me nier que tout ce qui est juste, en tant que juste, est beau ? fais-y réflexion avant de répondre.

POLUS.

Il me paraît bien que cela est ainsi, Socrate.

SOCRATE.

Considère encore ceci. Lorsque quelqu’un fait une chose, n’est-il pas nécessaire qu’il y ait un patient qui corresponde à l’agent[1] ?

  1. Discussion qui se retrouve dans l’Euthyphron, t. I, p. 32.