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santé, en vue de laquelle ils prennent la médecine ?

POLUS.

Il est évident qu’ils veulent la santé, en vue de laquelle ils prennent la médecine.

SOCRATE.

Pareillement ceux qui vont sur mer, et qui font toute autre espèce de commerce, ne veulent pas ce qu’ils font journellement : car quel est l’homme qui veut aller sur mer s’exposer à mille dangers, et avoir mille embarras ? Mais ils veulent, ce me semble, la chose en vue de laquelle ils vont sur mer, c’est-à-dire, la richesse : la richesse en effet est le but de ces voyages maritimes.

POLUS.

J’en conviens.

SOCRATE.

N’en est-il pas de même par rapport à tout le reste ? de façon que quiconque fait une chose en vue d’une autre, ne veut point la chose même qu’il fait, mais celle en vue de laquelle il la fait.

POLUS.

Oui.

SOCRATE.

Y a-t-il quoi que ce soit au monde, qui ne soit