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SOCRATE.
Par la multitude tu entends sans doute les ignorans ; car apparemment l’orateur n’aura pas d’avantage sur le médecin, devant des personnes instruites.
GORGIAS.
Tu dis vrai.
SOCRATE.
Si donc il est plus propre à persuader que le médecin, n’est-il pas plus propre à persuader que celui qui sait ?
GORGIAS.
Tout-à-fait.
SOCRATE.
Quoique lui-même ne soit pas médecin, n’est-ce pas ?
GORGIAS.
Oui.
SOCRATE.
Mais celui qui n’est pas médecin n’est-il point ignorant dans les choses où le médecin est savant ?
GORGIAS.
Sans doute.
SOCRATE.
Ainsi l’ignorant sera plus propre à persuader