sources de la rhétorique, afin que, par la manifestation et la correction de son crime, on se délivre du plus grand des maux, qui est l’injustice. »
Gorgias et Polus, n’ayant pas osé contester les principes moraux de Socrate, sont conduits aisément, d’aveu en aveu, à une contradiction manifeste avec leurs premières prétentions. Mais ils trouvent un défenseur dans leur hôte Calliclès, orateur et philosophe très accrédité à Athènes, et qui, pour échapper aux conséquences de la dialectique de Socrate, nie hardiment ses principes, et développe le système philosophique sur lequel s’appuient intérieurement ses deux amis, sans oser le montrer à nu et le défendre.
Quel est ce système ? L’éternel système des tyrans et des charlatans, de tous les contempteurs de l’espèce humaine : le système que Platon a déjà réfuté dans le Théétète et le Philèbe, et dont il dévoile et réfute ici les conséquences oratoires et politiques.