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se rompt l’entretien et finit la discussion.

En lisant ce dialogue si gracieux dans ses formes, si uni dans sa marche, dégagé de ce luxe de discussions épisodiques, riches et fécondes, qui caractérisent en général tout vrai dialogue de Platon et en font presque une philosophie tout entière, il ne faut pas oublier d’abord que le Protagoras appartient à la jeunesse de l’auteur, et ensuite que, si son but apparent est bien de résoudre ou de traiter en effet une question particulière, son but moins direct, mais plus réel peut-être, est de nous faire assister au spectacle de tous les sophistes réunis autour de Protagoras, comme Hippias, Prodicus, et plusieurs autres personnages célèbres composant en quelque sorte les états-généraux de la sophistique, devant lesquels comparaît le jeune Socrate, qui les attaque et les défait pour ainsi dire en bataille rangée, dans la personne de leur représentant Protagoras.


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