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du corps ; donc, dans la théorie de l’identité du beau et du bien, les uns sont de plus grands maux que les autres ; et, toujours dans la même théorie, comme ils ne sont pas tels parce qu’ils causent une douleur plus grande, il reste que ce soit parce qu’ils sont plus nuisibles. Les maux de l’âme, et parmi eux l’injustice, sont donc les maux les plus nuisibles, les derniers de tous les maux. La médecine est la réparatrice du corps ; la puissance judiciaire, la justice (ἡ δίϰη), est la libératrice de l’âme. La justice est plus belle que la médecine : elle est donc meilleure ; et comme la médecine n’agit pas par le plaisir, mais par la douleur, c’est aussi par la douleur que la justice agit et délivre l’âme. Le coupable qui évite la punition est un malade qui évite le fer et le feu qui seuls peuvent le sauver, sans se douter que tous ses efforts pour échapper à la punition qu’il mérite, n’ont d’autre effet que d’empêcher qu’il soit délivré de son mal. La conclusion de tous ces raisonnemens