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duites à la vertu, et la vertu à l’inspiration vertueuse, on conçoit comment Socrate refuse d’admettre qu’elle tombe sous l’enseignement de l’école. Et cependant, en faisant rentrer les cinq vertus énumérées plus haut les unes dans les autres, en ramenant même le courage à la sagesse ou à la science, Socrate a placé la science à la tête de toutes les vertus, et en a fait la condition morale par excellence ; car l’ignorance empêche le discernement du bien, et ôte la place de toute vertu. Il semble donc que ce soit une contradiction à celui qui, en niant la différence des vertus particulières, s’est appliqué à retrouver dans toutes la science ; il semble que ce soit une contradiction de soutenir que la vertu, où la science joue un si grand rôle, n’admet point d’enseignement, tandis que Protagoras, qui sépare toutes les vertus et conçoit des vertus sans science, prétend que la vertu peut être enseignée. C’est sur cette contradiction plus apparente que réelle que