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ARGUMENT.

car la justice est la matière même de la rhétorique, puisque l’orateur parle toujours dans l’assemblée du peuple, pour ou contre des lois qu’il croit justes ou injustes, et devant les tribunaux, dans des causes civiles ou politiques, pour ou contre un accusé qu’il veut faire considérer comme ayant agi justement ou injustement. Il faut savoir si la rhétorique peut rien se permettre contre la justice, car de la solution de ce point dépend l’idée que nous devons nous faire de la rhétorique. La seconde partie du Gorgias, ou la discussion avec Polus, doit donc être considérée comme une suite nécessaire de la première, et la troisième, la discussion avec Calliclès, n’étant évidemment que le développement et la généralisation de la seconde, puisqu’on y traite encore de la justice, mais avec plus d’étendue et de rigueur, se rapporte encore à la première, et par conséquent, à la rhétorique. En effet, la discussion avec Calliclès achevant de démontrer que la jus-