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comme la sagesse, la justice, la tempérance, le courage et la sainteté. Mais Socrate ; par une analyse profonde et subtile, lui montre que ces différentes vertus ne sont pas aussi dissemblables qu’elles le paraissent, et qu’au lieu d’être indépendantes, elles se contiennent toutes les unes les autres, et se supposent réciproquement ; qu’il n’y a point de sainteté qui ne soit juste, de justice qui ne soit sainte, de tempérance qui ne soit sage, de sagesse qui ne soit tempérante ; il va même jusqu’à prendre les deux termes de la vertu en apparence les plus éloignés, le courage et la sagesse, et il contraint Protagoras d’avouer que le courage, c’est-à-dire le vrai courage, doit savoir ce qu’il fait, et pourquoi il le fait, et par conséquent qu’il repose sur des raisons morales, sur la sagesse et la science ; de sorte qu’en dernier résultat toutes les vertus ne sont que des applications, plus ou moins dissemblables en apparence, du même principe, qui les comprend toutes et leur communique