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consistait à injecter du jetage provenant d’un animal morveux, dans la jugulaire d’un autre cheval, l’appareil à injection n’étant pas bien appliqué à l’ouverture de la jugulaire, le bruit particulier de gouglou qui caractérise l’introduction de l’air dans les vaisseaux s’est fait entendre, et l’animal a présenté aussitôt les symptômes de ce grave accident : il est tombé et ne donnait plus de signes de vie ; mais ayant réouvert largement la saignée, les phénomènes annoncés par notre honorable inspecteur, M. H. Bouley, se sont produits, l’animal s’est complètement rétabli, et a vécu tout le temps qu’a nécessité l’expérience à laquelle il était destiné.

La saignée est donc le principal et l’unique moyen que l’on a à sa disposition pour le terrible accident dont nous venons de parler.


Des accidents nerveux.


Sous ce titre, on peut comprendre tous les accidents qui ne sont caractérisés par aucune lésion spéciale des tissus. Tels sont les douleurs très aiguës, les convulsions, le froid des extrémités, le vomissement chez les carnivores, et les indigestions, alors qu’on a oublié de tenir les animaux à la diète.

Ce genre d’accidents qui joue un si grand rôle dans l’exercice de la chirurgie humaine, n’a qu’une faible importance en chirurgie vétérinaire, cependant on a vu des animaux mourir de douleur entre les mains du chirurgien lorsque les opérations portent sur des parties sensibles ayant de nombreuses divisions nerveuses, et que ces opérations sont d’une longue durée. C’est ainsi que la douleur a fait périr des animaux que l’on castrait par la chaîne de Chassaignac, et dans les opérations de la hernie étranglée.