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échappatoire de ce genre. C’est un fait que certaines couleurs sont réfléchies de préférence à d’autres qui sont surtout transmises. Car si de la lumière blanche tombe sur la plaque de verre, la lumière transmise et la lumière réfléchie sont colorées toutes les deux. Dans la théorie ondulatoire classique de la lumière, ceci s’explique d’une manière tout à fait satisfaisante en disant que la lumière réfléchie sur la face supérieure de la plaque interfère avec celle qui est réfléchie sur la face inférieure ; c’est-à-dire que ces deux rayons réfléchis se renforcent ou s’affaiblissent mutuellement, suivant que le sommet d’une onde d’un des rayons coïncide avec le sommet ou avec le creux de l’onde de l’autre rayon. La longueur d’onde change avec la couleur et il en résulte des différences dans les interférences des diverses couleurs, différences qui coïncident pleinement avec celles qui sont mesurées expérimentalement. L’expérience d’autre part montre aussi que le même phénomène a lieu pour les intensités lumineuses les plus faibles.

Qu’arrivera-t-il donc si un photon isolé arrive au contact de la plaque ? Ce photon doit nécessairement interférer avec lui-même ; car autrement sa longueur d’onde serait sans influence, or pour interférer avec lui-même, un photon devrait pouvoir se diviser, ce qui est impossible. On voit à quelle impasse nous aboutissons !

La théorie des quanta aboutit à un résultat tout à fait semblable en mécanique. Les particules matérielles les plus petites appelées électrons se comportent en effet, comme les photons ; elles interfèrent avec elles-mêmes. Un électron doué d’une certaine vitesse correspond exactement, à cet égard, à un photon, d’une certaine couleur ; quand il aborde une plaque cristalline, il sera de préférence réfléchi ou réfracté et l’explication complète du phénomène nous est fournie jusque dans les moindres détails par la considération de la longueur d’onde de cat électron qui correspond à son énergie. C’est pourquoi la question du chemin réellement parcouru par l’électron à partir du moment où il arrive sur la plaque, est un problème qui n’est pas seulement sans solution actuelle ; mais encore véritablement insoluble.

La difficulté principielle qu’il y a à déterminer le lieu