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À


MONSIEUR GARAT,


Membre du Sénat-Conservateur et de l’Institut impérial.


Monsieur,


Je suis payé de mes peines, et mes malheurs me sont précieux, quand vous en accueillez l’hommage ; en fixant votre attention, ils m’assurent l’intérêt du lecteur : je vous dois leur publicité ; et l’estime que vous accordez à l’auteur, est un garant de sa franchise et de son caractère.

Un philosophe dit que les hommes en place ont deux visages et deux existences : on vous croiroit simple particulier ; car personne ne peut désirer plus que vous, Monsieur, d’avoir une fenêtre à son cœur.

Votre vie privée (vos ouvrages à part) au milieu des dignités et des places éminentes où la confiance publique et votre intégrité vous ont appelé et maintenu depuis quinze ans, nous reporteroit aux siècles de ce Romain qui labouroit son champ de ses mains consulaires, et s’arrêtoit au bout du sillon pour manger son plat de légumes. Aujourd’hui même, vous pour-