Page:Pitou - Voyage à Cayenne - Tome 1.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée

mais ai-je pu aider à la prophétie de mon imagination enflammée, par l'opinion que cet évènement m'a donnée de la révolution - Si ce château n’est pas le palais du roi, dis-je en voyant les Tuileries, le génie d'Armide est inférieur au nôtre. Sur les quais, vingt fois la foule ondulante me fait tourner comme un moulin à vent, pendant que je baye en l'air, ravi d'admiration et d'extase à l'angle de la belle colonnade du Louvre. J'ai mi deux heures à examiner le cours de l'eau, l'architecture de ce palais et la magnificence de la galerie. Le mouvement des ports, le concours des ouvriers, l'activité des artisans, le bruit de la lime et du marteau, l'ensemble mobile d'un peuple laborieux, qui, dans un chaos admirable, offre le tableau des arsenaux de Vulcain, du palais de Flore, des grottes de Bacchus, du temple de l'Abondance et de l'industrie, émousse presque mes organes par l'attention qu'ils en exigent.