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xvj volé m’éloignoient du sanctuaire, que l’honnête homme ne doit prendre que l’état dont il peut remplir civilement et religieusement les obligations, tout cela ne me rassuroit pas de la crainte et de l’abandon où j'allois me trouver à mon âge, sans état, sans fortune, dans un moment aussi critique, au milieu d’une ville qui est un univers, où je ne connoissois personne, où l’on vend l’air qu’on respire ; mais le sort en étoit jeté. Au lieu d’aller prendre les ordres, je partis de Châteaudun avec deux abbés de mes amis, le 17 octobre 1789, époque de la rentrée des classes. En arrivant à Chartres, le 18 octobre, je dinai avec tous les camarades de mon cours, qui, ne soupçonnant rien de mon projet, me firent promettre de venir les reprendre à l’enseigne du Gros-Raisin, faubourg de la Grappe : nous nous embrassâmes au bout de la rue aux Changes. Ils cheminèrent vers Beaulieu, grand séminaire qui étoit à une lieue de la ville, et moi