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— Non, — dit Alix, — non, sur ma vie ;
Je ferais un trop grand péché.
Tel crime… Allons donc, je vous prie,
Guérissez-vous, frère Pascal,
Approchez vite votre mal.

À ces mots, dom Pascal la jette
Sans marchander sur sa couchette,
L’étend bravement sur le dos,
Et l’embrasse. « Dieu ! qu’il est gros !
Dit Alix. — Quel doigt ! Eh ! de grâce ;
Arrêtez… je le sens qui passe,
Ma chère Alix, attends un peu,
Je me meurs… Souffre que j’achève…
— Ah ! — reprit Alix toute en feu,
Vous voilà guéri, l’aimes crève.


LE RÉVEIL.

CONTE.

N’a pas longtemps qu’avisai Madelon.
Qui reposait sur la verte fougère :
Un doux séphir enflait son cotillon,
Si que je vis presqu’à nu son derrière.
À cet aspect : amour ! — me disæje alors,
Le beau fessier ! la chair blanche et polie !
Que Madelon cache à l’œil de trésors !
Lors m’approchant de la belle endormie ;
Tout bellement la pris entre mes bras,
Et d’une main qu’amour rendait hardie,