Page:Piron - Poésies badines et facétieuses, 1800.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.


« Socrate, — direz-vous, — ce sage,
Dont on vante l’esprit divin ;
Socrate a vomi peste et rage
Contre le sexe féminin ; »
Mais pour cela le bon apôtre
N’en a pas moins foutu qu’un autre ;
Interprétons mieux ses leçons :
Contre le sexe il persuade ;
Mais sans le cul d’Alcibiade,
Il n’eût pas tant médit des cons.

Mais voyez ce brave cynique[1],
Qu’un bougre a mis au rang des chiens,
Se branler gravement la pique
A la barbe des Athéniens :
Rien ne l’émeut, rien ne l’étonne ;
L’éclair brille, Jupiter tonne,
Son vit n’en est pas démonté ;
Contre le ciel sa tête altière,
Au bout d’une courte carrière,
Décharge avec tranquillité.

Cependant Jupin dans l’Olympe,
Perce des culs, bourre des cons ;
Et Neptune au fond des eaux, grimpe
Nymphes, syrènes et tritons ;
L’ardent fouteur de Proserpine
Semble dans sa couille divine
Avoir tout le feu des enfers.
Amis, jouons les mêmes farces ;
Foutons, tant que le con des garces,
Ne nous foute l’âme à l’envers.

  1. Diogène.