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L’ULTRAMONTAIN.


Au jeu d’amour une gente donzelle
Voulut induire un cavalier romain.
L’ultramontain à son culte fidèle,
La refusait et même avec dédain ;
Quand pour lui plaire elle tourna soudain,
Ce qu’à Jupin, Ganimède réserve.
Mais dans son goût, malgré l’offre affermi :
« Me fourrer là, — dit-il, Dieu m’en préserve !
« Je logerais trop près de l’ennemi…… »


MON TESTAMENT.

Je veux, qu’après ma mort, cent putains toutes nues,
Soient, dessus mon tombeau, cent fois par jour foutues ;
Et que les cordeliers, en chantant leurs offices,
Aient tous, les vits bandans, dans le cul des novices ;
Et que les jacobins, débitant leurs sermons,
En prêchant sur les vits, réchauffent tous les cons.
Et que, sans consulter tant de législateurs,
On partage mon bien aux plus fameux fouteurs ;
Et qu’on donne mes os à des apothicaires,
Pour servir de canule à donner des clystères ;
Afin qu’après ma mort, ainsi que j’ai vécu,
Je sois encore utile au service du cu !!!

FIN.