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CATIN ENDORMIE.

SONNET.

Pour éviter l’ardeur du plus grand jour d’été,
Catin, dessus un lit, dormait à demi-nue,
Dans un état si beau, qu’elle eut même tenté.
L’humeur la moins lubrique et la plus retenue.

Sa jupe, permettait de voir en liberté
Ce petit lieu charmant, qu’elle cache à la vue.
Le centre de l’amour et de la volupté,
La cause du beau feu qui m’enflamme et me tue…

Un si sensible objet, en cette occasion,
Bannissant mon respect et ma discrétion,
Me fit foutre à l’instant cette belle dormeuse ;
Alors elle s’éveille à cet effort charmant,
Et s’écrie aussitôt : — « Ah ! que je suis heureuse !
« Les biens, comme l’on dit, nous viennent en dormant ! »


LE PARADIS TERRESTRE.

À Rome, une savante dame,
Pour un Français, d’amour s’éprit :
Et, pour lui déclarer sa flamme,
Adroitement elle s’y prit :
« — Savez-vous bien, homme d’esprit,
« Où, selon la commune idée,