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table, célèbre priapée, dont il nous a raconté lui-même la naissance :

« Il ne mit à l’hymne folle,
Jeunesse et vin de concert,
Que le temps de la parole
Et que celui du dessert. »

Ce nom, chacun l’a deviné, est celui d’Alexis Piron.

Personnification la plus haute et la plus sincère de la gaieté gauloise, doué d’une imagination incandescente, d’une organisation passionnée, contemporain de la Régence et du règne de Louis XV — cette immense orgie, terminée par un coup de tonnerre — Piron en a pris un reflet chaud et coloré, et a reproduit dans ses poésies, avec autant de bonheur que d’originalité, la franchise un peu brutale et la bonhomie un peu malicieuse de nos pères.

Enfant gâté de la nature, joignant à une imagination riante et féconde, une intelligence vive et prime-sautière ; poëte abondant, énergique, étincelant de verve et d’audace, le caustique Piron, comme La Fontaine, Voltaire et J.-B. Rousseau, a sacrifié aux Dieux impurs, par des Contes et des Épigrammes, qui ne le cèdent guère, pour la crudité du ton, la hardiesse érotique, le badinage licencieux et mordant, à leur sœur aînée : l’Ode à Priape.

Rien — dira-t-on, n’établit l’authenticité du Recueil qui a été publié après sa mort et souvent réimprimé sous le titre de Poésies badines d’Alexis Piron ; on peut