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Filles d’un désir amoureux,
Vit dans ses humides prunelles
Qu’elle brûlait des mêmes feux ;
D’un bras qu’amour guide, il l’enlève ;
L’amour lui-même la soulève,
Et… tire le rideau sur eux…


LE FRANCISCAIN D’IMOLA.


Un Franciscain du couvent d’Imola,
Chez un seigneur qui logeait près de là,
Couchait un jour. Sitôt qu’il surveilla,
Pour oraison, ses draps il barbouilla ;
C’était son us. Soubrette sur cela
Vient et lui porte-un ample chocola.
En la lorgnant, le cafard l’avala ;
Puis, pour acquit, il la dépucela,
Non sans effort, car le lit s’ébranla.
Madame accourt pour mettre le holà :
Mais lui troussant et jupe et falbala,
De prime abord, moine la vérouilla.
Il redoublait, quand M. Spinola
Entre. Le Père à l’instant l’enfila
Droit par l’anus ; et trait pour trait, voilà
Un Franciscain du couvent d’Imola.