Page:Piron - Poésies badines et facétieuses, 1800.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le psautier, descendu plus bas,
Se trouve au fort de l’aventure ;
Bien plus : car du prudent ami,
La reliure toute neuve,
D’un plaisir qui n’est à demi,
Reçut une abondante épreuve.
Le matin la mère arriva,
Et ne vit pas l’amant, sans doute ;
Mais son cher volume se trouva
Tout maculé, tout en déroute.
À l’œil, au tact, à l’odorat,
Elle frémit, elle soupçonne.
« Mon psautier est en bel état !
« Parlez-moi, petite friponne ? »
— Je ne sais pas d’où vient cela.
En faute, assurément, je ne suis point tombée
Sinon que j’ai rêvé que David était là
Qui me prenait pour Bethsabée !… »


VANITÉS HUMAINES.


En un marché, passaient avec maint sbire,
Deux Florentins que pour crime on brûla ;
Crime galant… tel que l’aurez pu lire.
Du beau Catulle ou de Caligula.
« Peuple assemblé, — disait l’un, — me voilà ;
« Je suis l’agent, que tu ne t’y méprennes… »
— Hé ! — dit le prêtre, ami, laissons cela ;
Ne songez plus aux vanités humaines !!! »