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Scène V


Gustave, Adélaïde, Léonor, Sophie.

léonor

Régnez,mon fils…
Nous triomphons, madame, et nos maux sont finis.

adélaïde

Ah ! Que votre salut alloit coûter de larmes !

gustave

Eh ! Quel prodige heureux fait cesser nos alarmes ?

léonor

Puisse-t-il à jamais épouvanter les rois
Qui sur la violence établiront leurs droits !
Christierne, laissant une foible espérance,
Ou, peut-être, à l’amour préférant la vengeance,
Partoit ; et de mon sang prêt à rougir les flots,
Du geste et de la voix pressoit les matelots,
Un tumulte soudain l’intimide et l’arrête.
Tous les chefs de la flotte, et le prince à leur tête,
Les armes à la main, volant sur notre bord,
Fondent sur le Tillac, où j’attendois la mort.
Rodolphe, trop fidèle aux volontés d’un traître,
Glorieux et puni, meurt aux yeux de son maître.
Je demeure sans force aux pieds de l’inhumain.