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Eh ! Pourquoi toutes deux imputer à ma main
Les attentats d’un autre et les coups du destin ?
Le ciel favorisa mes armes légitimes :
Son père et ton époux en furent les victimes.
J’ai vaincu, j’ai conquis, et n’ai rien usurpé.
Pour ton fils, dans son sang ma main n’a pas trempé.
Suis-je son meurtrier ? Veut-on que je réponde d’un coup ?…

léonor

Mérites-tu, lâche ! Qu’on te confonde ?
Ta main n’a pas trempé dans le sang de mon fils,
Et son assassin vient t’en demander le prix ?
Et tes trésors ouverts s’épanchent sur le traître ?
Tu n’as pas ignoré qu’en payer un, c’est l’être.
Aux yeux des nations dont tu te rends l’horreur,
Crois-tu par ce détour, excuser ta fureur ?
D’un forfait si visible est-ce ainsi qu’on se lave ?
Pour te justifier du meurtre de Gustave,
Inflige au scélérat des tourments ignorés :
Que du monstre, à mes yeux, les membres déchirés
Nous prouvent…

christierne

J’y consens ; qu’il meure en ta présence.
Tu verras si le crime ici se récompense,
Si je me rends coupable aux yeux de l’univers…
Appelant.
Rodolphe, paraissez.