J’aurois cru mériter que l’on me satisfît.
À son retour du temple on lui pourra complaire.
Il s’agit d’une grâce, et non pas d’un salaire.
J’en crois faire une aussi quand je laisse espérer.
Mais la princesse craint ; il faut la rassurer.
Sa crainte nous répond de son obéissance.
Léonor lui rendroit bientôt son arrogance ;
De leurs derniers adieux on sait l’emportement.
Souvent l’amour, d’ailleurs, se flatte aveuglément.
Le vôtre, un peu crédule et prompt à vous séduire,
A peut-être entendu plus qu’on n’a voulu dire.
Vous espérez beaucoup. Ne pourroit-on savoir
Les discours échappés d’où vous naît cet espoir ?
Non, seigneur ; je vous crois : je l’ai mal entendue.
Tant de gloire, en effet, peut ne m’être pas due.
Je le veux ; mais en dois-je aimer moins l’équité,
Et, ne consultant qu’elle, être moins écouté ?
Sommes-nous plus en droit d’opprimer l’innocence ?