Que seroit-ce ? Jamais Frédéric à mes yeux,
Tout soumis qu’il paroît, ne fut plus odieux.
Encore est-ce un bonheur que, dans notre infortune,
Il sache commander à sa flamme importune,
Et que l’usurpateur, jusqu’ici son appui,
Semble craindre à présent de vous unir à lui.
Oh ! Que, vous voyant libre et moins tyrannisée,
Étrangement tantôt je m’étois abusée !
À de justes remords j’imputois sa douceur ;
Mais c’est qu’il ne voit plus d’obstacle à sa grandeur :
Ne craignant plus mon fils, il n’a plus rien à craindre,
Plus rien qui maintenant le force à vous contraindre.
Il ne s’étoit plié qu’à des raisons d’état,
Qu’il a su mieux trancher par un assassinat.
Madame, attendons-nous à quelque ordre sinistre…
Le tyran se fait craindre à l’aspect du ministre.
Scène IV
Non, madame ; le roi veut faire désormais
À la sévérité succéder les bienfaits.
En ce jour, où tout prend une paisible face,