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Le ciel depuis six mois favorisoit ses coups.
De triomphe en triomphe il s’avançoit vers nous.
Nos malheurs l’attendoient au bout de la carrière :
C’est là qu’il est frappé d’une main meurtrière,
Et qu’à ce défenseur, longtemps victorieux,
On arrache la palme et la vie à nos yeux !
Sa déplorable mère est enfin convaincue ;
Et du coup trop certain sa grande âme abattue…

adélaïde

Nous nous importunons dans notre accablement.
J’ai besoin, comme toi d’être seule un moment.


Scène II


adélaïde

Et ma douleur profonde, à ce récit funeste,
De mes jours malheureux n’a pas tranché le reste !
Ainsi donc la vertu cède au crime impuni !
Toute erreur est cessée, et tout espoir fini…
Ai-je bientôt du ciel épuisé la colère ?
Ô mort ! Ô seul asile…