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J’aurai sa foi ; je l’aime, et je règne. Crois-tu
Que du lien formé la sainteté soit vaine ?
Les autels sont alors les bornes de la haine.
Les noms de roi, d’époux ne désarment-ils pas ?
L’hymen a des devoirs, le trône a des appas.
L’un ou l’autre, peut-être, adoucira son âme.
Tantôt tu permettois plus d’espoir à ma flamme :
D’un amant couronné tu relevois les droits ;
Et l’amour, à t’entendre, obéissoit aux rois.

rodolphe

Aussi je ne crois pas la princesse inflexible.
Quelque soin, quelque égard peut la rendre sensible.
Si même à Frédéric elle résiste encore,
Ne l’en accusez point.

christierne

Eh qui donc ?

léonor

Cette femme, Seigneur, vous est-elle connue ?

christierne

C’est, s’il m’en souvient bien, la suivante éperdue
Qui, le jour qu’en ces lieux je portois le trépas,
Soutenoit la princesse expirante en ses bras.

rodolphe

C’est votre véritable et mortelle ennemie.
Seigneur, Adélaïde est par elle affermie