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Scène V


Gustave, Christierne, Rodolphe.

christierne

Quel air tranquille et fier ! Je vois ce qui la flatte :
Elle croit qu’on la trompe ; et loin de renoncer…
Est-ce là le soldat qu’on vient de m’annoncer ?
Celui qui de Gustave apporte ici la tête ?

gustave

Oui, seigneur. Triomphez ; et que le ciel apprête
À tous vos ennemis un semblable destin !

christierne

Pourquoi se présenter sans ce gage à la main ?

gustave

Je ne paroîtrois pas avec tant d’assurance,
Si ce gage fatal n’étoit en ma puissance.
C’est un spectacle affreux dont vous pouvez jouir ;
Et c’est à vous, seigneur, à vous faire obéir.

christierne

Ton nom ?

gustave

En avoir un que tout le monde ignore,
C’est, selon moi, seigneur, n’en point avoir encore ;