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Vos armes, dans le cours d’une si juste guerre,
Auront l’appui du ciel et les vœux de la terre…
Que dis-je ? Le tyran n’est-il pas déposé ?
Le peuple et le sénat pour vous ont tout osé :
La clameur vous couronne, et la flotte informée
Déjà du même zèle est sans doute animée.
Éclatez : la victoire est sûre, et n’est pas loin ;
Mais n’en attendez plus Casimir pour témoin.
Je le fus trop longtemps des maux de ma patrie.
Je vais de Christierne affronter la furie.
Meure le scélérat dont le bras l’a servi,
Et que le jour après, s’il veut, me soit ravi :
Trop content si je suis la dernière victime
D’un pouvoir si funeste et si peu légitime !

frédéric

Adieu… le meurtrier s’avance vers ces lieux,
Et j’évite un aspect qui me blesse les yeux.


Scène III


Gustave, Casimir.

casimir

à part, voyant Gustave qui détourne la vue à sa rencontre & semble vouloir l’éviter.

Devrois-je d’un défi favoriser le traître ?…

Haut, & tirant l’épée.

Monstre souillé du sang de mon auguste maître,